samedi, décembre 03, 2011

JEAN LUC GODARD (ephemeris)

"La Musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui l'entoure." Oscar Wilde

Le  3 décembre 1930, nait un des plus grand cinéastes français, JEAN LUC GODARD. Aujourd'hui, il a donc 71 étés.
Il est tout à la fois réalisateur, scénariste, dialoguiste, acteur, monteur, producteur et écrivain, critique et théoricien du cinéma.
Chef de file de la Nouvelle Vague, cinéaste engagé après 1968, expérimentateur vidéo dans la seconde partie des années 1970, son œuvre évolue à partir des années 1980-1990 vers le collage poétique, faits de références, de citations et d'hommages aux maîtres de l'histoire de la peinture, de la littérature, de la poésie et de la musique. Par son approche radicale, entière et provocatrice, Jean-Luc Godard est un des cinéastes les plus influents. La liste des cinéastes se réclamant de son influence est longue : Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Bernardo Bertolucci, Arthur Penn, Hal Hartley, Richard Linklater, Gregg Araki, John Woo, Mike Figgis, Robert Altman, Steven Soderbergh, Richard Lester, Jim Jarmusch, Rainer Werner Fassbinder, Brian De Palma, Wim Wenders, Oliver Stone ou Ken Loach...
Lors de la remise de son Oscar en novembre 2010, le scénariste Phil Alden Robinson a déclaré : « Godard a changé la façon d'écrire, de réaliser, de tourner et de monter. Il n'a pas seulement bouleversé les règles. Il les a écrasées en voiture avant de repasser dessus en marche arrière pour être sûr qu'elles soient bien mortes. ».
                 "A bout de souffle", sorti en 1960, est très certainement son film le plus connu. Conseil artistique : Claude Chabrol. Voici la bande d'annonce, réalis pa JLG lui-même, un an après sa parution: A Bout De Souffle, 1961
Jean-Luc Godard y apparait autour de la 53ème minute: c'est l'acheteur de France-Soir, rue de Berri, on le voit dénoncer Michel Poiccard à un policier.
                 "Le mépris",  d'après le roman éponyme d'Alberto Moravia, est réalisé par JLG en 1963. La musique est composé par Georges Delerue, et deviendra un air célèbre, citée ou reprise dans plusieurs autres films, notamment Casino de Martin Scorsese.. En voici un extrait (incipit): Le mépris, 1963 

_La lettre a Malraux_
En 1966, André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, obtient du secrétaire d'État à l'Information Yvon Bourges l'interdiction du film La Religieuse de Jacques Rivette (d'après Diderot). Jean-Luc Godard écrit à Malraux la lettre suivante :

« Votre patron avait raison. Tout se passe à un niveau vulgaire et subalterne… Heureusement, pour nous, puisque nous sommes des intellectuels, vous, Diderot et moi, le dialogue peut s'engager à un échelon supérieur.

Étant cinéaste comme d'autres sont juifs ou noirs, je commençais à en avoir marre d'aller chaque fois vous voir et de vous demander d'intercéder auprès de vos amis Roger Frey et Georges Pompidou pour obtenir la grâce d'un film condamné à mort par la censure, cette gestapo de l'esprit. Mais Dieu du Ciel, je ne pensais vraiment pas devoir le faire pour votre frère, Diderot, un journaliste et un écrivain comme vous, et sa Religieuse, ma sœur.

Aveugle que j'étais ! J'aurais dû me souvenir de la lettre pour laquelle Denis avait été mis à la Bastille… Ce que j'avais pris chez vous pour du courage ou de l'intelligence lorsque vous avez sauvé ma Femme mariée de la hache de Peyrefitte, je comprends enfin ce que c'était, maintenant que vous acceptez d'un cœur léger l'interdiction d'une œuvre où vous aviez pourtant appris le sens exact de ces deux notions inséparables : la générosité et la résistance. Je comprends enfin que c'était tout simplement de la lâcheté.

Si ce n'était prodigieusement sinistre, ce serait prodigieusement beau et émouvant de voir un ministre UNR en 1966 avoir peur d'un esprit encyclopédique de 1789…

Rien d'étonnant à ce que vous ne reconnaissiez plus ma voix quand je vous parle, à propos de l'interdiction de Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, d'assassinat. Non. Rien d'étonnant dans cette lâcheté profonde. Vous faites l'autruche avec vos mémoires intérieurs. Comment donc pourriez-vous m'entendre, André Malraux, moi qui vous téléphone de l'extérieur, d'un pays lointain, la France libre ? »
Un post-scriptum précise : « Lu et approuvé par François Truffaut, obligé de tourner à Londres, loin de Paris, Fahrenheit 451, température à laquelle brûlent les livres. »

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